dimanche 7 novembre 2010

Aperçu sur la question des Roms : une vraie question européenne

Des évènements survenus récemment ont amené "les Roms" sur le devant de la scène médiatique. Cette population a fait l'objet en effet de vives réactions de rejet qui n'est pas sans lien avec leur mode de vie et leur principale caractéristique : celle d'être pauvre. 
 
        Mais de qui s'agit t'il exactement ?

Il y a d'un coté les personnes assimilées aux gens du voyages, détentrices d'un carnet de circulation qui possèdent la nationalité française et les roms dits orientaux qui viennent pour la quasi totalité de Roumanie et de Bulgarie et qui quittent leur pays pour fuir la misère et les discriminations. Aujourd'hui en France, on en dénombre 250 000 dont 1/3 seulement est nomade, un autre tiers est semi-itinérant et le dernier tiers sédentaire. Il faut savoir que la majorité est bien intégrée mais d'autres sont relégués et maintenus dans une condion de mendiants. Il va de soi que des pratiques telles que la mendicité enfantine doivent disparaître. Le travail des associations qui aident les enfants et oeuvrent pour l'intégration professionnelle et sociale de ces populations mérite d'être encouragé.
La situation de précarité dans laquelle certains vivent est pourtant difficilement résolvable car l'accès au marché du travail ne leur est pas facilité dans la mesure où pour pouvoir bénéficier d'un contrat de travail, ils doivent payer une taxe prévue à l'ANAEM (l'agence, nationale d'accueil des étrangers et des migrations), ce qui rend plus difficile leur insertion professionnelle alors que ces personnes sont pourtant des citoyens européens. 
De l'autre coté, les Roms bénéficient de droits qui leur ont été reconnus (principe de non discrimination dans la Charte des Droits fondamentaux, liberté de circulation, textes sur le droits des minorités ..) et des efforts ont été entrepris pour favoriser leur intégration sociale et économique. Aujourd'hui, les états européens apportent des réponses variées à cette question qui se trouve au coeur des politiques européennes et nationales. Elles vont de la fermeté (l'exemple français récent d'expulsion en est une illustration) à des politiques favorisant l'intégration (le Fond social européen a ainsi été mis à contribution pour favoriser ces efforts d'insertion).

       Mais l'Union Européenne ne s'est pas vraiment attelée au sujet, même si la commission a débloqué une enveloppe de 17,5 milliards d'euros sur 2007-2013 utilisée par 12 Etats membres pour promouvoir l'intégration des Roms. L'utilisation de ces fonds sur le terrain ne semble pas suivre. Aujourd'hui, l'idée de renforcer les droits des Roms en Europe est de plus en plus mise en avant. Elle a été apprêment débattue lors de la réunion du 5 novembre 2010 qui s'est tenue à la Maison de l'Europe. La question des Roms nécessite la poursuite de ce débat, au niveau européen, qui permettrait d'identifier les solutions qui fonctionnent dans le différents pays également concernés (Italie, Espagne, Grêce, Allemagne,..) et d'instaurer une vrai politique porteuse de vraies solutions. Deux pistes sont possibles soit travailler à l'intégration des Roms, soit aider à ce que la situation s'améliore assez en Roumanie pour qu'ils restent là-bas. En tout état de cause, c'est un problème européen qui ne pourra être résolu que s'il existe une action collective européenne.

Article redigé à partir des élements d'informations recueillis au cours du débat organisé à la Maison de l'Europe et animé par Mme Catherine Lalumière le 5 novembre 2010

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